Bonjour à toutes et à tous.
Si d’ordinaire, les « affaires » rebecquoises monopolisent notre attention et notre travail de représentant. e. s de la population, nous ne pouvions garder le silence, même depuis notre petit village face à une situation, catastrophique, révoltante, inhumaine : le sort des populations civiles à Gaza.
Ce conseil a été riche en confrontations, parfois positives, dans différents domaines :
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nominations aux appréciations floues,
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modifications unilatérales du règlement d’ordre intérieur (qui n’est pas qu’un document administratif parmi tant d’autres, il régit le fonctionnement du temple de la démocratie que doit être un Conseil communal),
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recadrage autour du monde associatif,
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protection des zones de captage d’eau envers les PFAS d’origine agro-industrielle, etc etc.
Vous retrouverez ci-dessous la retransmission vidéo complète de cette séance peu banale à bien des égards.
Mais revenons, le temps d’un vote, à Gaza.
Car, comme vous le découvrirez, nous avons voté contre la motion…
Pourquoi refuser une motion de remplacement si, au final, les deux motions ont le même objectif ?
Question tout à fait légitime à laquelle nous allons répondre pour que les citoyens rebecquois puissent mieux comprendre la raison qui nous a poussés, chez Rebecq-Autrement, à refuser l’amendement imposé par la majorité en remplacement total et unilatéral, faut-il le préciser, de notre point d’initiative.
Dans un texte, l’ordre des mots et l’emphase sur certaines portions de phrases ont une importance énorme.
Et la motion proposée par la majorité ne manquait pas de fortement jouer sur ces petites subtilités littéraires.
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Choisir d’introduire la motion en faisant référence à une attaque et puis une riposte (comme si, avant le 07 octobre 2023 tout allait bien là-bas) induit inévitablement le sentiment que l’aggravation de cette situation serait presque le fruit d’une posture de légitime défense de la part d’Israël.
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Choisir de parler de « sécurité » pour Israël et seulement de « Souveraineté » pour la Palestine, c’est ne pas reconnaître la terreur quotidienne des Palestiniens.
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Choisir de supprimer notre souhait de déclarer Rebecq comme « Commune contre le génocide » et remplacer cela par une timide référence au génocide en paraphrasant les propos d’un organe externe à Rebecq, la CIJ en l’occurrence, qui édulcore l’intention en parlant de risque plausible de génocide, c’est aussi donner l’impression qu’un équilibre des propos « à charge » devrait être maintenu.
Or, si on veut vraiment de la proportionnalité et de la mesure, le terme de riposte est-il vraiment encore adéquat quand on dénombre plus de 50 000 morts palestiniens contre 1 500 israéliens ?
Si nous comprenons le souhait de la majorité de ne pas se laisser emporter sur des terrains glissants et d’essayer de garder de la nuance dans ses propos — et nous aurions sans doute accepté de remanier certains des nôtres —, nous avons eu un peu de mal avec ce funambulisme.
On ne pouvait pas passer à côté des références constantes au terrorisme (entendez du Hamas) quand il était fait mention des colonisations de la Cisjordanie (entendez l’armée israélienne).
Ce souhait d’équilibre dans tous les paragraphes ne traduisait pas du tout l’indignation que nous voulions porter.
Pour ce qui est de la prise d’acte, nous ne passerons pas tous les points. Nous tenons à saluer le maintien de la mesure de hisser le drapeau de la paix et nous reconnaissons que cette solidarité est, en effet, à l’attention de toutes les populations civiles concernées par le conflit.
Pour autant, il ne nous aura pas échappé que, systématiquement, le texte fait référence à un rejet de toute forme d’antisémitisme sans pour autant condamner clairement l’exécution froide du peuple palestinien. On parle de « parties prenantes », de « droits humains » et ô combien de torsions lexicales pour ne pas mentionner la souffrance spécifique des Gazaouis.
La seule mention à leur intention étant un « renforcement de l’aide humanitaire »…
La majorité aurait même pu être plus ambitieuse et parler de décupler l’aide humanitaire que le résultat n’en aurait pas moins été nul !
Oui, zéro multiplié par dix donnera toujours zéro. Il n’y a aucune aide humanitaire digne de ce nom en ce moment à Gaza…
Pire, les plus courageux qui ont tenté de s’y rendre ont été détournés voire abattus par l’armée.
Est-ce que ce point factuel aurait été trop « engagé » ?
On n’aura pas manqué de voir le bourgmestre lever les yeux au ciel lors de notre refus pour marquer son incompréhension…
Parce que, comme nous l’avons indiqué en introduction : « pourquoi refuser cet amendement alors même qu’il portait le même projet ? »
Et nous de répondre : que l’on peut inverser cette question et se demander pourquoi était-il nécessaire de remplacer complètement le texte d’origine ?
Voici donc
Retrouvez directement les différentes interventions de Rebecq Autrement lors de ce Conseil.
(Ces interventions ont bien entendu été rédigées de manière collective)
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- Demandes de précisions par rapport à la fabrique d’église de Bierghes
- Faisabilité de l’extension de la cité des Agaces
- Précisions sur le Holding communal et nécessité d’avoir des documents préparatoires lisibles.
- Questions à transmettre lors de l’assemblée générale de l’ISBW
- Contrat de rivière et gestion de plantes invasives à Rebecq
- Questions autour des nominations “arbitraires” des représentants des riverains au Comité de suivi des Carrières
- Règlement de police sur les races de chiens supposément dangereuses.
- Règlement affichage
- Proposition d’une nouvelle méthodologie pour les changements dans le Règlement d’ordre intérieur
- Du procès d’intention fait envers diverses associations
- Motion du Conseil communal de Rebecq relative à la situation humanitaire à Gaza et à la nécessité d’une réaction politique claire face aux violations du droit international
- Motion visant à protéger les points de captage d’eau potable contre la pollution aux PFAS sur le territoire de Rebecq