Par Etienne Mayeur
Bonjour
Chez Rebecq-Autrement, nous fonctionnons en sociocratie (système où il y a pas de chef). Ça prend du temps, mais qu’est-ce que c’est épanouissant pour tous les membres du groupe. D’ordinaire, sauf quand l’auteur est clairement spécifié, nos articles sont revus, corrigés et parfois même modérés par le groupe. Le dernier Conseil Communal a été vécu par notre équipe de diverses manières. Afin de ne pas vous faire languir plus longtemps, une fois n’est pas coutume, cet article sera rédigé à la première personne. Non pas pour attirer les projecteurs sur mon auguste personne et encore moins en tant que chef (puis qu’on vous dit qu’il n’y en a pas. Si vous ne nous croyez pas, venez voir par vous-même). Bien sûr j’ai ma propre sensibilité et parfois même des points de vue bien arrêtés et vous demanderai donc de ne pas considérer cet article comme la prise de position du groupe. Je partage juste mon vécu sans même m’en plaindre, je savais dans quel panier de crabes j’allais m’impliquer.
Dernière petite précision avant de rentrer dans le vif du sujet. À nouveau, un problème technique a fait que la caméra ne se tournera pas sur les personnes qui prennent la parole et que la vidéo est en plan fixe. Ça ne change rien au contenu et les amateurs de lecture du non verbal auront de quoi faire. Ce n’était bien entendu pas l’objectif, mais ce n’en est pas pour autant inintéressant. Nous faisons avec nos moyens et nos compétences. Si la majorité l’estime utile (mais bon, elle ne nous aurait pas attendus si ça avait été le cas), elle pourra faire le nécessaire pour une retransmission professionnelle de ce qui reste, comme j’aime le répéter, un des rares moments de démocratie locale.
Ce Conseil Communal a été particulièrement long (vive le chapitrage de la vidéo qui vous permet d’aller directement aux points qui vous intéressent) tant par le nombre de points abordés que par la densité de certains d’entre eux. D’ailleurs, vous verrez que nous n’avons pas eu le temps d’analyser correctement les 8 points qui ont été rajoutés un jour (ouvrable) avant le Conseil. 8 points, 300 pages (et ce n’est pas du roman de gare), 1 jour. Fidèles à nous-mêmes, nous nous sommes donc abstenus sur ces points sans pour autant tout bloquer. On n’allait pas dire oui à un document qu’on n’a pas lu, ce n’est pas le genre de la maison. En espérant que ce genre d’ajout tardif reste exceptionnel.

Parmi tous ces points, il y avait pas mal de règlements-taxes. Je ne sais pas si on doit le voir comme une victoire politique, mais en tout cas nous avons réussi à dynamiser les réseaux sociaux autour du Conseil Communal, en dehors des élections s’il vous plait. Utilisés dans le respect, les réseaux peuvent aussi être un lieu de débat. Et dans son désormais traditionnel post de débriefing du Conseil Communal, l’Union “citoyenne” pérore sur le fait que l’opposition a voté quasi tous les règlements-taxes. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces taxes ont simplement été indexées (en dehors de la taxe poubelle qui est déterminée par un autre mode de calcul). Mais ce que la majorité omet de préciser, c’est que nous n’avons pas fait que dire béni-oui-oui aux propositions. Pour la plupart de ces taxes nous avions soit des questions avant de nous prononcer, mais surtout nous avons fait une série de propositions pour que ces taxes ne soient pas uniquement des pompes à fric, mais puissent aussi induire des changements de comportement et soient cohérentes avec une politique transversale. Par exemple, nous demandions de faire éteindre (ou alors taxer massivement si l’on n’aime pas les interdictions) les enseignes lumineuses suivant les mêmes modalités que l’éclairage public : nous ne sommes pas persuadés qu’une enseigne allumée à trois heures du matin attire beaucoup de clients, mais nous sommes sûrs qu’un tel éclairage inutile est néfaste, entre autres pour la biodiversité. À quoi bon avoir investi de l’argent (avec un beau retour sur investissement) dans l’extinction nocturne de l’éclairage public, et ce dans le but annoncé de protéger la biodiversité et laisser les supermarchés (par exemple) réduire ces efforts à néant ? Les propositions que nous estimions constructives ont presque toutes été ignorées.
Le sujet des poubelles a également été abordé. Comme l’état des routes ou la vitesse, c’est un sujet qui bien souvent provoque pas mal d’émoi dans la population. Nous avons analysé les choses en profondeur et même si nous sommes dans l’opposition, je pense que globalement ça va. Il y a bien entendu des améliorations possibles, mais la Commune semble avoir bien peu de marge de manœuvre auprès d’InBW qui pourtant est une inter… communale. Bien sûr, la taxe augmente, mais sans commune mesure avec ce qui a pu être vu dans d’autres communes et nous trouvons que le service rendu correspond globalement au montant demandé. C’est une généralité qui ne dit pas qu’à certains endroits ou dans certaines situations les choses ne pourraient pas être améliorées.
Puis vint l’épineuse question de la vente de l’Ancienne Maison Communale. Nous avons toujours été clairs, nous ne sommes pas d’accord avec cette mise en vente d’un bâtiment commun et du dernier parc public clos de Rebecq. Au vu des rapports de force (surtout sur ce point comme je vous le détaillerai un peu plus loin), nous aurions pu ne rien dire et juste voter « non » le moment venu. Mais ce n’est pas le genre de la maison, nous avons été élus sur base d’un programme, nous le défendons sans doute vivement, passionnément, voire inconfortablement pour une majorité qui n’en a pas l’habitude. S’il y avait effectivement peu de chance que la majorité renonce à « valoriser » le patrimoine public en le vendant au rabais au privé, il y avait une série de questions qui nous semblaient essentielles.
Nos interventions ont été jugées « insignifiantes », car trop émotives (parce que les émotions en politique c’est pas bien ma bonne dame. Ça me rappelle la fois où une de nos interventions avec été décrétée comme « orientée ». Mais oui mon bon Monsieur, si ce n’est dans les systèmes à pensée unique, c’est même sain d’avoir des avis différents, de le mettre sur la table et de moduler le projet initial histoire de contenter le plus grand nombre et pas uniquement ses propres électeurs. D’aucuns ont trouvé que cette petite phrase assassine était juste une phrase toute faite. Quand on a 30 ans d’expérience d’orateur politique, on ne sort pas ce genre de phrase par accident ou sans les penser. Surtout quand nos arguments ont été publiés avant le Conseil.
Je vous laisse découvrir par vous-mêmes les différents développements de ce qui aurait pu être un beau débat constructif, mais voici en très résumé quelques points pas piqués des hannetons. Nous avions plusieurs questions :

- Une démolition du bâtiment sera-t-elle possible ? Et la construction de bâtiments à la place du ou dans le parc ? Réponse (outre le fait que la question est insignifiante) : le bâtiment est inscrit au patrimoine, mais l’avis de l’Agence Wallonne du Patrimoine n’est pas contraignant. Et si un immeuble à appartement supplémentaire est construit à la place du parc c’est tout bon pour le dynamisme du centre du village (lire taxes ?)
- Avez-vous analysé en profondeur les causes de cet insuccès (des ventes précédentes) : question jugée sans doute insignifiante vu que pas de réponse.
- Qu’avez-vous mis en place pour préserver l’état du bâtiment au moment où vous avez décidé de le mettre en vente ? (suite à la perte de 250 000 euros pour la valeur du bâtiment et du parc) : question jugée sans doute insignifiante vu que pas de réponse.
- Nous demandons une contre-expertise pour la détermination du prix d’une éventuelle vente surtout que selon toute vraisemblance, il n’y a pas eu de mise en concurrence : on ne met pas en question le travail d’un agent de l’État comme un notaire. Ah bon ? Un collège communal on peut ?
- Que sont devenues ces conditions et pourquoi ne les retrouvons nous pas cette fois ? (à propos des conditions que devait remplir un candidat-acheteur lors de la première mise en vente (et notamment sur le projet qu’il comptait y établir) : question jugée sans doute insignifiante vu que pas de réponse. Open bar ! Qui sait, on aura peut-être un restaurant écossais type Mac Do ».
- Nous demandons donc officiellement l’organisation d’une consultation populaire communale comme définie par l’article L1141-1 et suivants du Code de la Démocratie Locale. Quoi .??? Donner du pouvoir au peuple en dehors des élections ??? Mais vous n’y pensez pas ! Bon, sur ce coup c’est une libre interprétation de ma part, en réalité, la démarche a juste été dénigrée par un groupe qui pourtant avait promis de demander son avis à la population sur les sujets d’importance sans dire que c’était eux qui définiraient ce qui est important pour la population ou pas. Paternalisme quand tu nous tiens…
- Combien de fois allez-vous encore tenter de vendre ce bâtiment avant de lancer une réflexion courageuse et complexe, collective, participative et citoyenne sur tout ce qui pourrait être fait de ce bâtiment, au bénéfice, dans tous les sens du terme, de la population ? La réponse a été essentiellement non verbale, mais allait dans le sens du reste, laissons-leur leur constance.
Nous vous laissons le loisir de découvrir en détail le reste du Conseil dans la vidéo ci-dessous.
![NIGHVV3RJ5APDLBYI7EW4J7E7Q[1]](https://www.rebecq-autrement.be/wp-content/uploads/2025/11/NIGHVV3RJ5APDLBYI7EW4J7E7Q1-300x199.jpg)
Bon et pour cette ancienne maison communale ?
Ce n’est pas parce que l’Union, citoyenne si j’ose dire, n’y voit qu’une ligne comptable que ce bâtiment doit être automatiquement considéré comme perdu par la communauté rebecquoise. En tant que groupe politique, surtout si on veut rester concentré sur le travail que vous nous avez confié, nous pensons avoir fait notre travail et tenu nos promesses. La majorité a voulu faire de cette vente un enjeu de rapport de force arithmétique, c’est une manière classique d’aborder la politique. Je leur laisse.
Bien que futurement privatisé, ce bâtiment pourrait rester dans le giron de la communauté villageoise. Nous avions proposé une série de pistes qu’auraient pu emprunter Commune et citoyens, ensemble, et pas l’un contre l’autre. De toute évidence, ce n’est clairement pas dans l’idée de l’Union d’être un peu plus citoyenne.
Mais bien sûr, ça nécessite du temps, de la créativité et pas mal d’énergie sans garantie de succès (suffira à un promoteur de surenchérir, chose aisée vu le prix demandé). Si nous ne le ferons pas à votre place, nous pouvons être point-relai entre les différentes personnes qui seraient désireuses de monter un projet (voire un projet de projets) pour le bénéfice de tous les Rebecquois. Je suis persuadé, sans être pour autant expert, qu’une coopérative serait une idée permettant à ce bâtiment d’accueillir plusieurs projets complémentaires, rémunérateurs et même créateurs d’emploi. Au prix de vente, outre les frais administratifs, il faut également prévoir les travaux de rénovation même si ces projets ne devront pas spécialement être de haut standing, faut quand même savoir pourquoi ce bâtiment se dégrade (infiltration ou autre) vu l’absence méprisante de réponses à nos questions. Sachez que de l’argent il y en a, et qu’il y a différentes manières de réunir la somme demandée par l’Union. La difficulté est de trouver des gens prêts à mettre (un peu) la main à la poche, des fondations à solliciter (mais pour ça il faut d’abord monter le projet sur papier), et certainement d’autres partenariats.
Je le répète, c’est beaucoup de boulot et d’énergies, mais c’est possible. Nous sommes entourés de projets similaires (le Grand Bois Commun ou Ma ferme) où des citoyens se sont réunis pour réfléchir et mettre en place des projets sans doute inhabituels, mais c’est ça aussi faire de la citoyenneté autrement. De notre côté, nous apporterons notre soutien (contacts, méthodologie, retours d’expérience) à tout projet qui viserait à ce que ces lieux restent communs, d’une manière ou d’une autre.
La balle est dans votre camp, à vous de la saisir, ensemble, constructivement.
Chiche.
Retrouvez directement les différentes interventions de Rebecq Autrement lors de ce Conseil.
(Ces interventions ont bien entendu été rédigées de manière collective)
Chapitrage de la séance dans le premier commentaire de la vidéo sur Youtube
Sybille était excusée.
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- Petite correction symbolique mais importante du PV de la réunion précédente par Etienne
- Question concernant l’implémentation de services informatiques sur le site communal par Yannick et Etienne
- Question par Yannick à propos notamment d’un Conseil Communal des Jeunes.
- Intervention d’Etienne et Yannick à propos de la nécessité (selon nous) d’une auto-évaluation des synergies Commune/CPAS (et du monde politique en général)
- Question d’Etienne à propos d’un logiciel (gratuit) de gestion des cimetières.
- Question de Yannick à propos de budgets participatifs
- Question d’Etienne sur le coût vérité des déchets et sur la réduction des déchets
- Intervention d’Etienne à propos de la collecte de renseignements sur la santé par le personnel communal dans le cadre des taxes
- Intervention d’Etienne à propos de la publicité dans l’espace public et sur l’extinction des panneaux privés aux mêmes heures que l’éclairage public
- Question de Yannick et Etienne à propos de la réduction des déchets occasionnés par les toutes boîtes.
- Demande d’Etienne d’adapter le mode de calcul de la taxe piscine afin de sensibiliser au gaspillage d’eau potable
- Question d’Etienne à propos des clubs privés et des bars
- Question de Yannick à propos de la taxe carrière supposée financer les réparations à l’infrastructure routière endommagée par l’activité des carrières, renforcement du transport par rail
- Question d’Etienne sur les nuisances de certains magasins de nuit.
- Question de Yannick à propos des secondes résidences dans les campings
- Question de Yannick et Etienne à propos de la lisibilité de la nouvelle limitation de vitesse à la rue du Montgras
- Discussion tout azimuts à propos de la vente de l’ancienne maison communale
- Conclusions à propos de la vente de l’ancienne maison communale par Etienne
- Justification, par Yannick, d’une série d’abstentions de notre groupe suite à l’accès tardif aux documents à analyser.
- Question d’actualité d’Etienne à propos de la relance de la dynamique “mobilité douce” de la CLDR
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