Ancienne maison communale : un patrimoine à préserver, pas à liquider
Lors du prochain conseil communal, la majorité proposera une nouvelle fois la vente du site de l’ancienne maison communale, bâtiment historique accompagné du seul parc public du centre de Rebecq. Pour Rebecq Autrement, cette décision n’est pas anodine : elle touche à la mémoire, au patrimoine et au vivre-ensemble de toute une commune.
Et surtout, elle ne va pas dans le sens de ce que demandent les Rebecquois.
Un choix politique qui ignore la voix des citoyens
Vendre cette maison n’est pas une idée neuve. Déjà tentée à deux reprises lors de la précédente mandature, la vente n’avait pas abouti. Aujourd’hui, la “nouvelle” majorité choisit de remettre le dossier sur la table, sans avoir tenu compte des messages clairs envoyés par les électeurs.
Rappelons-le : 52 % des électeurs inscrits n’ont pas soutenu un programme annonçant cette vente. Et quand on interroge les habitants sur l’avenir du parc attenant, 93 % souhaitent qu’il reste public.
Pourtant, le Collège communal persiste. Nous y voyons une récidive de surdité démocratique. Les citoyens ont parlé, mais on ne les écoute pas.
Un bien sous-évalué et laissé à l’abandon
Le prix proposé aujourd’hui pour la vente est nettement inférieur à celui fixé lors de la tentative précédente. En trois ans et demi, la valeur estimée du bâtiment et du parc aurait chuté de 250 000 euros.
Comment expliquer une telle dévaluation ?
Le bâtiment, certes ancien, s’est dégradé à cause des intempéries et du vandalisme. Mais cette dégradation résulte aussi d’une négligence coupable (manque d’entretien et de protection contre les dégradations). Quand on choisit de vendre, la moindre des choses est de préserver la valeur du bien public.
Nous demandons donc :
- une analyse claire des causes des échecs précédents de vente,
- une contre-expertise indépendante pour évaluer le prix réel,
- et la garantie que la commune ne brade pas son patrimoine.
![NIGHVV3RJ5APDLBYI7EW4J7E7Q[1]](https://www.rebecq-autrement.be/wp-content/uploads/2025/11/NIGHVV3RJ5APDLBYI7EW4J7E7Q1-1024x680.jpg)
Avant de vendre, pourquoi ne pas construire un projet collectif ?
Le plus regrettable dans ce dossier, c’est qu’aucune réflexion collective n’a été menée sur ce que ce lieu pourrait devenir.
Où est passée la promesse d’une Assemblée citoyenne pérennisée, chargée d’examiner ce type de projet ?
Pourquoi ne pas avoir lancé un appel à projets participatifs, comme le prévoit la Déclaration de Politique Communale (DPC) ?
Les idées ne manquent pas :
- un magasin coopératif et un atelier de transformation de produits locaux avec une cantine sociale,
- un lieu d’accueil pour personnes en situation de handicap, soutenu par la Région wallonne,
- des espaces de logements innovants comme ceux prévus dans les fiches projets de la CLDR,
- ou encore un espace culturel et associatif au service des habitants.
Vendre, c’est simple. Mais vendre, c’est définitif.
Et une fois le patrimoine parti, il n’y a plus de retour possible.
De la transparence sur l’usage des fonds
Autre point d’interrogation : à quoi servira le produit de la vente ?
Selon le Collège, l’argent sera versé dans un fonds de réserve. Mais rien ne garantit qu’il servira réellement à entretenir ou restaurer le patrimoine communal.
Nous demandons que chaque euro issu de cette vente, si elle a lieu, soit affecté à la préservation du patrimoine rebecquois, et non à d’autres projets qualifiés d’« extraordinaires » sans lien direct avec ce but.
Un patrimoine historique et naturel à défendre
Le site de l’ancienne maison communale fait partie du patrimoine de Rebecq. Il comprend également quatre arbres remarquables.
De plus, l’avis de l’AWaP (Agence wallonne du Patrimoine) est présenté comme « consultatif » dans la délibération. Ce genre de précision, même si elle est vraie, envoie un mauvais signal à tout futur acquéreur : celui que l’aspect patrimonial est secondaire.
![Ma-Ville-Ma-Voix-Brieuc-Leballeur[1]](https://www.rebecq-autrement.be/wp-content/uploads/2025/11/Ma-Ville-Ma-Voix-Brieuc-Leballeur1-1024x682.jpg)
Rebecq Autrement demande une consultation populaire
Avant toute décision irréversible, nous demandons officiellement l’organisation d’une consultation populaire communale, comme le prévoit le Code de la Démocratie Locale.
Les habitants doivent pouvoir se prononcer sur l’avenir de ce bâtiment et de son parc.
D’autres sujets importants pourraient d’ailleurs être soumis lors de cet exercice démocratique : nous en ferons prochainement des propositions concrètes.
Pour une vision courageuse, collective et citoyenne
Rebecq mérite mieux qu’une simple opération de vente.
Elle mérite une réflexion ambitieuse, où les citoyens, les associations et les acteurs locaux construisent ensemble l’avenir de ce lieu emblématique.
Combien de fois faudra-t-il tenter de vendre ce « bijou de famille » avant d’oser cette réflexion collective ?
Nous appelons le Collège communal à écouter la population, à mettre la transparence et la participation au cœur de ses décisions, et à faire de ce site un projet de fierté locale, pas une ligne comptable.
Rebecq Autrement continuera à défendre un Rebecq participatif, solidaire et respectueux de son patrimoine.
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