Participe passé ?
À chaque élection, il y a des mots clés à la mode qui ressortent de tous les programmes des forces en présence. On a eu « durable » et « transition », qui ont été vendus à toutes les sauces avant et bien peu concrétisés après. Chez Rebecq Autrement on aime bien les gros mots. On utilise souvent des grossièretés comme mobilités (au pluriel), tourisme (à Rebecq ???), environnement, justice sociale, ruralité paysanne et d’autres termes choisis qui suscitent hilarité, émotions, et pire, parfois même ignorance crasse de la part de la majorité. Histoire d’être un peu plus consensuels cette fois, nous mettrons en évidence un mot dont nous n’avons pas le monopole. En effet, lors de la dernière campagne, toutes les formations, à Rebecq et ailleurs, mettaient en avant la participation citoyenne. Tout comme nous avons droit à des vagues, toujours en cours, d’un greenwashing éhonté, serions-nous en passe de subir un civic-washing tout aussi trompeur ? Nous ne sommes pas là pour décréter ou non la sincérité des promesses des autres, mais, en tant qu’acteurs de terrain, force est de constater que l’objectif n’a pas été atteint. Faudra-t-il attendre les prochaines élections pour que cette participation promise laisse place à d’autres mots clés comme (in)sécurité, réarmement ou croissance ? Nous n’avons, semble-t-il, aucune prise sur la concrétisation, des promesses de l’actuelle majorité. Pourtant ce n’est pas faute de leur rappeler leurs engagements pour des dossiers d’importance (comme ils disent) comme l’ancienne maison communale, l’église de Bierghes et maintenant le Vélodrome.
Une fois tous les six ans ?
Dans notre démocratie représentative, les citoyen.ne. s ont la possibilité d’exprimer leur choix, sur base de programmes, par affinité personnelle, parfois même juste parce que c’est obligatoire et qu’untel est sympa parce qu’il paie des verres dans les fêtes locales. Nous ne vous ferons pas ici la liste de toutes les possibilités qu’ont les citoyen.ne. s d’exprimer leur avis en dehors des périodes électorales, mais nous nous attarderons sur un cas pratique. Celui des enquêtes publiques. Et plus particulièrement sur celle, en cours, concernant le devenir de l’ancien Vélodrome.
Notre propos n’est pas de dire que les autorités (pour ne pas dire la majorité) veulent activement nous cacher des choses. Nous n’en savons rien et nous non plus nous n’aimons pas les procès d’intention. Mais une fois de plus, les autorités locales se sont contentées du minimum légal. Alors que le service communication est hyperactif dans beaucoup de domaines (et nous nous en réjouissons, communiquer c’est la base d’une relation saine), les enquêtes publiques se faufilent dans les méandres d’un site internet communal que nous trouvons assez peu ergonomique.
Pourquoi avons-nous demandé une newsletter communale, proposition actuellement « à l’étude » ? Pour que justement tout un chacun qui désire s’impliquer un tant soit peu dans la vie de sa commune et son futur puisse, s’il le désire, s’exprimer en dehors du barnum électoral, au fil des dossiers d’importance auxquels est confrontée une commune au quotidien. Encore un domaine où nous proposons de faire autrement que « comme on a toujours fait » et qui nous semble correspondre à une volonté citoyenne de plus en plus affichée.

Petite précision
Avant d’attirer votre attention sur quelques points du projet soumis à l’enquête publique, nous voudrions préciser que contrairement à ce qui nous a déjà été rétorqué, nous ne sommes pas opposés à la construction d’un dépôt de bus sur le chancre artificialisé qu’est devenu l’ancien vélodrome. On ne peut à la fois se battre pour les mobilités alternatives et partagées, pour des transports en commun performants et accessibles et en même temps refuser les infrastructures qui permettent d’atteindre des objectifs qui seront bientôt tout simplement incontournables. Ne voit-on pas, à d’autres niveaux de pouvoir, les plus climatosceptiques de nos décideurs, (futurs khmers bleus ?), contraints de prendre des mesures autant impopulaires qu’impréparées en matière d’énergies fossiles. Pas par idéologie, mais parce que nous n’avons tout simplement plus le choix. Et ça signifie aussi sacrifier une partie de nos territoires. Et tant qu’à faire, autant que ce soit sur des friches industrielles plutôt que sur des terres nourricières ou préservées.
Bon, et alors ce dossier ?
Le fait que notre groupe ait des représentants au sein du Conseil communal ne nous donne aucune primeur sur la sortie de dossiers, même d’ampleur. C’est donc grâce à la vigilance citoyenne que nous avons été informés de l’enquête publique en cours. Elle apparaît d’ailleurs deux fois dans les annonces d’enquête publique sur le site, à vous de vous y retrouver (résumé pratique en fin d’article). Ce dossier est conséquent et nécessite un examen attentif. Toutefois, nous ne désirions pas attendre l’approche de l’échéance du 12 janvier pour attirer votre attention sur quelques points qui nous semblent importants, même après une lecture en surface du dossier mis à disposition de la population à notre demande (là aussi ça devrait être automatique)
Plusieurs points ont d’ores et déjà attiré notre attention, il y en aura sûrement d’autres. Nous vous suggérons de vous pencher, vous aussi, sur la question.
Pour tout ce qui va suivre, le conditionnel est de mise, l’avis de la population ET du Collège communal pourrait faire changer certaines choses (ainsi que le Conseil, au moins en matière de voirie)
Mobilités

Contrairement à ce qu’on nous avait laissé entendre, le dépôt ne sera pas directement connecté à la nationale, mais l’entrée (et la sortie) des véhicules se fera via le Chemin de la Chaussée. Comme l’indique l’extrait du dossier ci-dessus, il ne s’agit pas d’un petit charroi ponctuel, mais bien d’une modification majeure de l’utilisation de cet axe de pénétration dans Quenast. 80 bus, 90 camionnettes, 240 autos par jour. Riverains et usagers réguliers de cette route seront immanquablement lourdement impactés. Reste à voir si dans le dossier, comme l’impose la loi, toutes les solutions alternatives ont été étudiées ainsi que la justification de ce choix. Au passage, remarquez le doux enfumage du texte descriptif : « à proximité immédiate », « accès unique reliant la [nationale] via le Chemin de la Chaussée ».
À ce stade du dossier, il est impossible de savoir quels seront les bénéfices pour tous les Rebecquois (par exemple en termes d’amélioration de l’offre en transports en commun) du projet. Nous y serons vigilants, en espérant que les décideurs communaux le seront tout autant.
Environnement et biodiversité
Les plus attentifs d’entre vous savent que les terrains avoisinants le site de l’ancien vélodrome ont été rachetés par Natagora. De même, un crapauduc vient d’être construit dans les abords immédiats du site. La motte du Brabant est également un haut lieu de la préservation de la Nature à Rebecq. Le site est donc paradoxalement sensible.
Si la loi ne semble pas imposer une étude d’incidence environnementale à ce projet, la vigilance doit donc être mise qu’elle soit politique, citoyenne ou tout simplement humaine.
Nous nous réjouissons de l’utilisation massive d’eau de pluie pour laver les camions et éteindre d’éventuels incendies, mais la consommation prévue d’un peu moins d’un million de litres d’eau potable par an nous pose grandement question sans parler de la capacité du réseau d’égout d’absorber de telles quantités d’eaux, de distribution et pluviales, même retraitées localement.
Avant de terminer provisoirement cet article, il nous semble, une fois de plus, que les bureaux d’études sont largement déconnectés de la réalité de terrain. Une simple vérification sur le site Observation.be (voir la liste les espèces observées sur la motte du Brabant) leur aurait évité de proférer des contre-vérités comme « aucune espèce protégée par la loi du 12 juillet 1973 sur la conservation de la nature n’est présente au sein ou à proximité immédiate de l’établissement ». On va encore devoir ressortir le Grand-Duc ?
Quoi qu’il en soit, la vigilance, la nôtre, celle du Collège et surtout la vôtre, est donc de mise. Gageons que les décideurs locaux pèseront de tout leur poids dans les décisions finales afin de maintenir un avenir vivable pour Rebecq et les générations futures, où le vivant sous toutes ses formes, à commencer par l’humain, soit au centre de leurs préoccupations.

En résumé :
- Annonce officielle de l’enquête : https://www.rebecq.be/vie-administrative-politique/vivre-a-rebecq/urbanisme/enquetes-publiques-test-pages/02-12-2025-12-01-2026-chemin-de-la-chaussee-permis-unique-de-classe-2-atri/02-12-2025-12-01-2026-chemin-de-la-chaussee-permis-unique-de-classe-2-atri-1/avis_2025pu1.pdf
- Lien pour télécharger le dossier complet : https://we.tl/t-eXM9Jmvr3M (merci qui ?)
- Envoi de vos commentaires, suggestions, réclamations, félicitations :
- date limite : 12/01/2026 à 10h00
- par courrier ordinaire à l’adresse suivante : rue Docteur Colson, 1 à 1430 Rebecq
- par courrier électronique à l’adresse suivante : enquetepublique@rebecq.be
- Référence du dossier à la Commune de Rebecq : 2025/PU/1
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